Alaa Abu Zaid est un nouvelliste talentueux. Influencé par sa carrière de speaker à radio Al Shabab wal Riyada (Jeunesse et Sport), il porte sa caméra et concentre sur des situations humaines qui touchent ses lecteurs et des moments inaccessibles aux autres. Il a publié trois nouvelles: Embouchure de la rivière, Le bord, Parent américain. Il a remporté plusieurs prix : Sawiris et Palais de la Culture. Il a visité les Etats-Unis d'Amérique, le Soudan, l'Ouganda, l'Algérie, la Tunisie et le Koweït.
Il est né à Sohag, Haute-Egypte, issu d'une famille religieuse dont le frère Mohamed El Nasser, romancier et speaker à Radio Sawt El Arab (Voix des Arabes). Il a obtenu sa licence ès lettres au département de journalisme de Sohag. Il a également travaillé comme correspondant pour l'agence télévisée Nouvelles arabes. Il a travaillé comme rédacteur en chef sur plusieurs chaînes satellite, y compris la chaîne satellite égyptienne. Il présente plusieurs programmes aériens à la radio jeunesse et sport parmi lesquels on peut citer: Pour que les nouvelles ne volent pas, Radio Chat, sans oublier Un homme dans le piège et Pendant l'animation en collaboration avec la belle Iman Azab. La culture est présente dans ses programmes même s'il aborde des thèmes différents.
Dans sa nouvelle intitulée Rabee, l'amant syrien, l'auteur ou le narrateur nous raconte ses souvenirs avec son ami qui est venu en Egypte pour compléter ses études et être à l'écart des conflits turcs kurdes. Le héros est tombé amoureux de Jamila qui lui a demandé de l'aider à faire un reportage sur l'immigration. Celle-ci l'a quitté et s'est mariée avec un autre. Le Syrien exprime son amour pour l'Egypte qu'il avait hérité de son grand-père. Il nous dit: "Je suis sûr que mon grand-père transportait ses marchandises de la récolte de cumin sur un convoi de chameaux, traversant la côte méditerranéenne en passant par le Liban puis la Palestine, jusqu'au nord du Sinaï, concluant son long voyage ici auprès d'Al-Hussein, résidant dans l'une de ses ruelles."
Dans sa nouvelle, La croix quitte la rivière, le nouvelliste met l'accent sur un homme qui a quitté son village et sa famille, pour se marier avec une femme étrangère. Celle-ci est morte après avoir accouché d'un enfant. Ce qui l'a poussé à revenir en Egypte. Malgré le retour, il reste isolé ,"seul au bord de la rivière, attachant son enfant à sa poitrine, portant son visage, puis disparaissant jusqu'à ce que l'eau soit nivelée laissant de petites ondulations toucher son pied sur la plage."
Avant de terminer, je fais allusion à une nouvelle ayant pour titre Chaussures plus larges en nuit qu'il n'avait pas encore publiée. Il y aborde l'homme obsédé par la peur. Ce thème a été déjà traité par Salah Jahine dans un de ses quatrains. Effrayé, le héros dit: "La rue latérale est très sombre, se tordant comme un serpent, personne ne marche, personne ne se tient devant une porte, et personne ne regarde par une fenêtre, rien dans la rue autre que la méfiance. (…) Je continue à marcher, le son me poursuit, calme mes pas, le son de ses pas se calme, un peu plus vite, accélère un peu, se pencha et m'emmena la rue étroite et sombre dans une rue plus étroite et sombre, mais le son de la chaussure me suivit, provoquant le même impact sur l'asphalte. (…) J'ai sorti mon porte-clés, le son s'est approché et est devenu complètement derrière moi, puis le son s'est arrêté, et à ce moment-là, je me suis aussi soudainement tourné pour savoir qui avait cette voix lourde. Je n'ai trouvé personne. Je suis entré et j'ai commencé à monter les escaliers. Le bruit de la chaussure est venu après moi."